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le jazz manouche


Le jazz manouche, aussi appelé swing manouche, est le style musical inventé par Django Reinhardt et poursuivi par ses héritiers.

Il est né de la rencontre entre le jazz américain et les traditions gitanes, manouches et d’Europe centrale, enrichi par l’influence du musette et de la chanson française.

 La musique occupe une place essentielle dans la vie des communautés manouches. Elle se transmet de génération en génération, souvent au sein de la famille, où l’on apprend en écoutant et en jouant ensemble.

C’est cet enracinement profond qui donne au style toute son authenticité et sa vitalité.


Django Reinhardt

Naissance d'un style unique

Jean “Django” Reinhardt naît en 1910, dans une roulotte en Belgique, au sein d’une famille manouche de musiciens.

Très tôt, il s’initie au banjo et révèle un talent hors du commun. À seulement 12 ans, il se produit déjà dans les cabarets parisiens, impressionnant par sa virtuosité.

En 1928, un terrible incendie dans sa roulotte lui brûle gravement la main gauche. Deux doigts restent paralysés… mais Django transforme ce drame en force.

Il invente alors une nouvelle technique de jeu, utilisant principalement l’index et le majeur pour ses solos.

Ce style révolutionnaire deviendra sa signature éternelle.


L’essor du jazz manouche

Au début des années 1930, Django découvre réellement le jazz grâce au peintre Émile Savitry.

En 1934, il fonde avec :

  • Stéphane Grappelli (violon),

  • Louis Vola (contrebasse),

  • Joseph Reinhardt et Roger Chaput (guitares rythmiques),

le légendaire Quintette du Hot Club de France.

🎶 Leur jazz à cordes, sans batterie, séduit d’abord Paris, puis toute l’Europe, au point d’être surnommé par les Américains : le French jazz.

🌩️ Pendant la Seconde Guerre mondiale, Django reste en France et compose Nuages, une mélodie mystérieuse et envoûtante qui fera le tour du monde.

Après la guerre, il retrouve Grappelli et continue d’innover, flirtant avec le be-bop venu des États-Unis.


Django Duke Ellington

Les dernières années

En 1946, Django part en tournée avec Duke Ellington aux États-Unis.

Mais le choc culturel est trop fort : attaché à sa liberté, il ne s’adapte pas au cadre rigide d’un big band américain.

De retour en France, il se retire un temps, puis retrouve un nouveau souffle à Samois-sur-Seine.

Son jeu devient encore plus inspiré et moderne.

En avril 1953, il enregistre son dernier disque… avant de s’éteindre brutalement, à seulement 43 ans.

Django laisse derrière lui une œuvre immense : plus de cent compositions, toutes en avance sur leur temps.


Héritage et renaissance

Après la disparition de Django, de nombreux musiciens – notamment la famille Ferret – continuent à faire vivre sa musique.

Elle résonne d’abord dans les cabarets parisiens, puis s’exporte en Allemagne et à travers l’Europe dès les années 1960.

Dans les années 70, alors que le style s’essouffle, plusieurs guitaristes tsiganes de France, de Hollande et d’Allemagne relancent le mouvement.

🌟 Les années 1990 marquent un nouveau tournant avec l’émergence d’artistes comme Angelo Debarre, Stochelo Rosenberg ou Romane, qui ramènent le jazz manouche sur le devant de la scène.

Au début des années 2000, le style connaît un véritable retour en force, porté notamment par Biréli Lagrène.

Son concert mythique au Festival de Jazz de Vienne en 2002 réunit les plus grands noms du genre et assoit définitivement la légitimité du jazz manouche.

🎵 Aujourd’hui, le jazz manouche est reconnu dans le monde entier : symbole d’un héritage culturel riche et d’une musique vivante, toujours en mouvement.

D’un point de vue musical, le jazz manouche se distingue par une orchestration unique, composée traditionnellement de :

  • deux guitares,

  • un violon,

  • une contrebasse.

👉 Particularité majeure : il se joue sans percussions, sans cuivres et sans bois, d’où l’expression célèbre :

« un jazz sans tambour ni trompette ».

🎸 La guitare, cœur du style

  • La technique fondamentale est le jeu en butée : le médiator termine sa course sur la corde voisine lorsqu’on frappe vers le bas.

    Résultat : un son puissant et précis, capable de rivaliser avec le violon ou les guitares d’accompagnement.

    C’est la base indispensable de la guitare manouche.

🎼 Une harmonie typique

Au lieu d’utiliser des accords majeurs avec une septième majeure (comme dans le jazz classique), on privilégie :

  • la sixte majeure,

  • la neuvième.

Ces enrichissements produisent des sonorités typiques et colorées, propres au style de Django Reinhardt.

🔔 La pompe: le moteur du style

L’accompagnement rythmique à la guitare, appelé la pompe, est l’élément central du swing manouche.

  • Elle imite la batterie en marquant les 2ᵉ et 4ᵉ temps, à la manière d’un charleston.

  • Le son recherché est sec et court, créant une pulsation entraînante qui met parfaitement en valeur le soliste.


spécificités du style

guitare main droite jazz manouche

La Tostaki compagnie

 La Tostaki Compagnie s’inscrit dans la lignée des héritiers musicaux de Django Reinhardt.

Fidèle à l’esprit du jazz manouche, le groupe propose un répertoire riche et varié :

  • Des compositions de Django lui-même,

  • Des pièces des accordéonistes virtuoses du musette,

  • Des nouvelles rythmiques des maîtres contemporains du genre,

  • Mais aussi des arrangements originaux de grands thèmes classiques (Chopin, Bach, Mozart)… revisités en swing.

👉 Un véritable voyage musical, entre tradition et créativité.

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